Peter se demanda pourquoi il se demandait cela. Son muffin disparaissait sous l'eau des gicleurs, et il pensait à une vieille amie, même pas une amoureuse. Il lui sembla qu'il perdait des moments précieux, qu'il aurait dû soit se sauver en courant, soit faire le point sur sa vie.
Avant ce jour, avant ce moment qui ne ressemblait à rien de ce qu'il connaissait, Peter avait cru que lors des moments importants, seuls les éléments importants restaient dans la pensée. Oui, il lui avait semblé que ce n'était qu'alors, lorsque cela comptait, que toutes les connaissances futiles, les émotions malsaines, les désirs cachés, les informations totalement caduques, tout cela s'effaçait. Et qu'alors, il aurait eu, devant lui, à portée de main, un tableau complet, concis de sa situation. Et qu'il comprendrait.
Mais en chantonnant Auld Lang Syne, Peter comprit qu'il ne comprenait toujours rien. Et surtout pas où les amis allaient, lorsqu'ils disparaissaient de son existence.
Il se dirigea vers l'escalier.
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