vendredi 18 septembre 2009

Derrière les fenêtres

Est-ce un aveu, un acte de contrition, une boutade? Je me suis égarée. À trop vouloir préserver mes personnages de l'événement, j'ai oublié de l'écrire. J'ai accroché mes personnages au mur, dans l'espoir d'y voir plus clair. Ce n'est pas une mauvaise idée. Mais j'ai de plus en plus l'impression que ce qu'il me faudrait, c'est une tour, dans laquelle je mettrai mes personnages. Des fenêtres derrière lesquelles je pourrai tracer mes histoires, comme dans le Montreal Hypertext Hotel.
Reste que, malgré toutes les variantes possibles, mes personnages sont limités: ils sont soit au-dessus du point d'impact, soit en dessous. Soit dans la tour nord, soit dans la tour sud. Ils hésitent ou ils foncent. Ils peuvent s'en sortir, ou alors sont condamnés d'avance. Voilà pourquoi je me suis mise à tourner autour: m'en tenir à cette journée, à ces 102 minutes, m'a semblé soudainement trop difficile. Mais j'y reviens. Parce que c'est ainsi que je veux les écrire, eux, qui m'accompagnent depuis plusieurs mois. Peter, Éva, Bob, Maureen, Tilda, Donald. Au présent. Leur présent.