lundi 1 septembre 2008

Ginny Cooper (février 2008)

J'essaie, me débats, tente contre toute attente d'écrire Ginny Cooper. Je sais d'elle qu'elle marche les deux mains dans ses poches.
qu'elle n'a pas eu peur.

Mais elle résiste, comme si elle ne voulait surtout pas que je la réduise à une histoire comme les autres, avec un début, un milieu, une fin. Une résolution.

Alors elle est sortie les deux mains dans les poches. C'était une décision. Comme celle de rentrer chez elle et de reprendre le boulot le lendemain matin. Comme celle de ne pas en parler, parce qu'elle n'avait rien vu, un peu de fumée peut-être. Son bureau n'existait plus, mais elle, immuable, avait déposé ses clés sur la table de l'entrée et s'était nettoyé le visage.

Le problème avec Ginny, ce n'est pas ce qu'elle a fait ou n'a pas fait cette journée-là. Le problème, c'est ce qu'elle révèle sur le projet, une faille, quelque chose que je n'avais pas prévu, ou pas tout de suite, si vite, un peu avant le milieu. L'impression d'être loin. Ou de me répéter. De ne pouvoir évoquer que des voix.

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