lundi 1 septembre 2008

la force du contournement (avril)

Je devrais travailler. Le temps presse, je n'arrive à rien. Sauf à ranger, à trier les choses, à régler des formalités. Et à vouloir écrire. Écrire Ginny, bien sûr, mais les autres aussi, ceux qui s'en viennent.
Si je n'avais pas à travailler, il est fort probable que je n'arriverais pas à écrire. Ou que je penserais à travailler.

Et je m'interroge: pourquoi toujours autant de résistance, de procrastination. Pourquoi tout ce temps à tourner autour, à tergiverser, même si je sais que lorsque j'y suis, il n'y a rien de mieux, vraiment rien, que cette sensation de toucher à quelque chose, que ce soit dans l'écriture ou dans le travail, d'ailleurs.

Et je m'interroge aussi sur autre chose. Ma volonté de régler les problèmes, de trouver des solutions, de comprendre pourquoi Ginny Cooper, ma tentation de la contourner, d'écrire autour d'elle, comme si son refus en faisait un mur immuable. Et après? Et si Ginny, comme le reste, comme les méchants diagnostics, n'avait pas de solution? Et si la "solution" était seulement cela: laisser aller, la laisser aller, ne pas tenter ni même espérer la ranger quelque part ou lui trouver une résolution. Et si le simple fait qu'elle, et les méchants diagnostics, existaient voulait dire que ma quête de la solution ne veut rien dire, ne me mène nulle part, sinon à toujours tourner autour. Et si la procrastination n'était qu'une manière de ne pas approcher, ne pas finir, ne pas admettre qu'il n'y a pas de résolution? 

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